Audio  Blog  Divers  Graphisme  Médias  Publicité  Textes 

 

Le monde de Èffe    Accueil    Blog    Petites réflexions    L’idiotie du jour : "l’internet, c’est gratuit"

 

Le récit doit changer

Random access memory

Grèves

Président élu

Élections, participons !

Plus d'articles

 

Mouton de Panurge

Orbit, un jeu pas mal

Vote utile

La vanité de l’écho de Monique

Les assureurs se cachent pour mourir

Plus d'articles

 

L’idiotie du jour : "l’internet, c’est gratuit"

C’est sans doute une des idioties les plus souvent entendues. Corollaire de cette phrase, "l’internet c’est facile" ou "l’internet c’est pratique, et ça sert à tout le monde".

C’est le genre de leïtmotiv qui finit par lasser, à la fin. Tu veux envoyer une lettre ? Fais-le par internet, ça coûte rien. Tu veux faire un virement bancaire ? Idem. Ecouter de la musique ? Itou, mais là faut avoir conscience de ce qui est légal ou pas. Gratuit, l’internet ? Faut pas rêver...

Tout d’abord, pour commencer, il faut un ordinateur. Première dépense, sans compter l’éventuel modem. Bon. Une fois acheté, il faut l’alimenter. Ce qui implique que tu aies une prise de courant où le brancher, ce que tu aies une maison ou un appartement. Donc que tu payes un loyer. Ensuite, il faut du courant, donc raquer auprès de l’EDF local pour avoir ton quota de jus. C’est fait, c’est branché ? Passons à l’étape suivante.

L’élite branchée

Tu peux essayer de pirater la ligne téléphonique, mais encore faut-il qu’elle soit active. Donc ouvrir une ligne auprès de France Télécom. Il y a aussi la solution du câble, ou encore le dégroupage, mais dans aucun de ces cas ce n’est gratuit. Bon, ensuite il faut se connecter. Le plus simple c’est encore de prendre un contrat auprès d’un fournisseur d’accès. Là encore, il faut ouvrir le portefeuille.

Sans compter que tous les messages débiles que tu envoie par messagerie instantanée passent par des fils de cuivre, puis quelquefois par des fibres optiques, voire par des câbles transocéaniques. Tout ce joli matériel, il a bien fallu l’installer, et quand on voit ce que ça coûte d’ouvrir une route pour y glisser 3 fils, je vous laisse imaginer le prix de la pose d’un câble sous-marin. Le réseau en lui même a coûté beaucoup d’effort et d’investissements, avec tous ces serveurs et autres relais qui transmettent les communications.

Et puis, bien sûr, il y a les frais inhérents à la navigation : l’achat d’un antivirus, le prix des abonnements aux éventuels sites payant... Tout cela fait que l’internet est très loin d’être gratuit. L’internet est réservé à une certaine élite, et pour cette élite, il ne coûte pas cher. Comme le faisait remarquer Fabienne Rigal, une étudiante de l’École Supérieure de Journalisme de Lille, dans cet article [1], faire des offres spéciales et intéressantes réservées aux internautes, c’est favoriser les nantis.

L’internet, c’est pas facile

Ensuite, les corollaires : "l’internet, c’est facile". C’est de moins en moins vrai, puisque les ordinateurs qui sont vendus actuellement sont livrés avec une panoplie de logiciels qui vous envoie systématiquement vers certains sites (internet explorer, windows média player...) ou vous empêche de faire ce que vous voulez (antivirus un peu chatouilleux, ou messagerie méfiante).

Par ailleurs, l’internet est maintenant balisé par les sites payants. Et sauf à savoir chercher correctement (ce qui demande un minimum de pratique des moteurs de recherche) on ne trouve pas facilement ce que l’on veut. Par contre, on se trouve vite sur des sites avec appel à 1€ pour avoir un numéro pour télécharger la dernière sonnerie de Jenifer.

L’enfer des administrations

Dernier corollaire, "l’internet c’est pratique, et ça sert à tout le monde". Même en mettant à part la réserve sur le niveau de vie nécessaire pour avoir un accès internet perso, cette phrase est fausse. Pratique, l’internet ? Le site des impôt en a fait l’expérience, lui qui n’a pas su gérer toutes les connexions des gens pressé de donner leurs sous au fisc en échange d’une ristourne. Par ailleurs, quiconque a essayé de s’inscrire à un concours (type IUFM) et qui a dû s’y reprendre moins de deux fois peut le signaler : ce serait un cas extaordinaire. Le chargement des interfaces, la complexité des remplissage, et surtout le fait d’être seul(e) face au document rendent cette tâche délicate.

Vecteur d’inégalité

Réservé à une élite technophile, l’internet n’est pas la solution miracle. C’est même un vecteur d’inégalité, puisque certains services sont exclusifs à l’internet : "vous trouverez les informations sur notre émission sur le site de France Inter" ; "plus de renseignement sur www.sncf.com"... On habitue même les enfants à aller sur internet : les jeux des paquets de céréales font de plus en plus référence à un site, où l’enfant peut rentrer un code pour gagner un lot quelconque. Sans compter que les pays du Sud sont très mal équipés, et que le Web est avant tout destiné (dans son mode de fonctionnement comme dans son contenu) à la civilisation occidentale.

[1] la maquette du site Technos, sur lequel est cet article, est la même que celle de mon site. Normal, puisque c’est moi l’ai faite.

publié le mercredi 29 juin 2005 à 10h59 par Èffe


Article vu 1124 fois

Haut de page


Quelques liens :

 

Site optimisé pour Firefox | Webmestre | Site SPIP