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Vote utile "Vote utile" ? Et pourquoi pas "vote inutile" ? C’est l’expression à la mode. Pour éviter un "21 avril bis", il faudrait "voter utile". En d’autres termes, préférer voter Ségolène Royal dès le premier tour, pour éviter l’éparpillement des voix de la gauche (qui aurait provoqué l’élimination de Lionel Jospin et le deuxième tour Chirac/Le Pen en 2002). Le "vote utile" m’ennuie profondément. Parce que loin de proposer une réflexion sur ce qui a provoqué l’éparpillement des voix à gauche, loin de s’interroger sur la représentativité du PS en tant que parti de gauche (souvenons-nous que le PS était pour le oui au référendum sur la constitution européenne), le "vote utile" nous demande de fermer les yeux et nous impose notre acte électoral. En gros, c’est "moi ou la chienlit" version 2007. Dans cette logique, une chose me chagrine profondément. C’est que si il y a "vote utile", il y a forcément "vote inutile". Dans une démocratie, le vote est un droit fondamental, un devoir civique, il est la base de la représentation nationale. Il est le moyen d’action du citoyen. Et le vote pourrait être inutile ? Je ne suis pas d’accord. Pas de résignationEn démocratie, tous les votes sont utiles. Il arrive juste qu’ils ne correspondent pas aux stratégies des grands partis. Notre société a réussi là un sinistre tour de force : faire entrer les calcul politiciens dans la tête des électeurs, plutôt que les amener à réfléchir sur la société qu’ils souhaitent. Votre projet pour la France ? Il est bien joli, mais n’oubliez pas de voter utile. Matraquée par les médias, cette logique ferme le débat, ne proposant que la continuité (UMP ou PS). La liberté du citoyen, qui devrait pouvoir provoquer la rupture par le vote, est grandement amoindrie. Pour moi, le "vote utile" est le vote du cœur, le vote des tripes, le vote pour ce que l’on croit. C’est un vote de confiance en la démocratie. La résignation, voilà le "vote inutile".
publié le mardi 13 février 2007 à 20h13 par Èffe
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